Christophe Navarre

Pour moi, ce n’est pas si éloigné. Lorsque j’étais aux États-Unis, j’accompagnais des réalisateurs afin de les aider à mettre en forme (dans le concret, en film) des idées encore abstraites. Je me fondais dans leurs univers et je les guidais sans être interventionniste. Je créais l’espace et l’écoute où ils allaient pouvoir faire des choix en conscience, laisser de côté les attentes d’autrui, et oser. C’est aujourd’hui ce que je fais avec la Gestalt thérapie et les personnes que j’accompagne. Je les aide à mettre en lumière (en conscience) les mécanismes implicites et inconscients qui se répètent et les bloquent.
En somme éclairer les zones d’ombre afin de retrouver la liberté de choix et la responsabilité de leur vie.

 

Cela a forgé mes perceptions, ma sensibilité et développé ainsi mes sens.
La mise en scène m’a donné accès à l’improvisation et à la créativité.
Dans mon cabinet, avec les personnes que j’accompagne, nous pouvons mettre en forme la problématique ou le ressenti du moment. La Gestalt est une thérapie vivante. Je peux ainsi faire appel, à l’imaginaire, au mouvement corporel, au dessin, aux images ou même construire des constellations avec des objets.

Vous vous adaptez donc à chaque personne ?

Chaque personne est unique. Je ne crois pas au fait d’appliquer une méthode ou un protocole au client.e/patient.e. Ce ne serait pas ajusté et cela lui ôterait sa responsabilité et son opportunité de grandir. Quand je rencontre une personne et que nous décidons de travailler ensemble. Je l’accompagne, je ne le.la lâche pas, je le.la soutiens indéfectiblement, je suis là avec toute ma bienveillance et mon expertise. Mais je ne fais pas à sa place. Nous visons son autonomie.
Comme les petits roues d’un vélo, i.elle apprend une nouvelle façon d’aborder le monde. Il.elle va pouvoir s’appuyer sur moi. Puis pourra de plus en plus me lâcher pour finir par tracer sa route avec son nouveau moyen de locomotion. Tout en gardant la possibilité de marcher. Il pourra ainsi choisir en fonction de la situation et du moment présent.

Pourquoi avez-vous choisi la Gestalt ?

J’ai été quelqu’un de très anxieux. Et parfois je le cachais très bien. Dès très jeune je me posais des questions existentielles sans oser en parler. Je me sentais seul. Mon ouverture est arrivée par la philosophie en Terminale. Enfin des personnes qui s’interrogeaient aussi.
Je me suis servi de la philosophie pour me soutenir intérieurement.
Travaillant dans les métiers de la communication, je sentais ma profession et le milieu de plus en plus éloignée de mes valeurs. Je me forçais. Après chaque tournage, je faisais un stage de développement personnel pour tenir ! J’ai essayé de multiples thérapies (Hypnose, EMDR, Kinésiologie, PNL…). Des pratiques diverses (jeûne, méditation, tantra, Chamanisme, Groupe d’hommes, Groupe de paroles…). Et puis j’ai rencontré une thérapeute Gestalt. Je me suis senti accueilli, écouté, vu sans être jugé. Elle me partageait son ressenti sur ce que je vivais. Cette qualité de présence propre à la Gestalt, fit une ENORME différence. Elle m’a aidé à être en conscience dans la relation.

Et pourquoi être devenu thérapeute ? 

A quarante-cinq ans, je me suis projeté dix ans plus tard dans mon précédent métier. Je n’aimais pas ce que je ressentais. La thérapie est venue comme une évidence. Quand je suis allé à une journée contact à l’École Parisienne de Gestalt, j’ai su que j’étais à ma juste place. Tout ce que j’avais fait jusqu’à maintenant mes expériences professionnelles et personnelles trouvaient leur raison d’être et d’expression. Elles nourrissent aujourd’hui ma pratique et donne ma couleur de thérapeute.
Aider les personnes à transformer leurs mécanismes automatiques en compétences. Et devenir créateur de leur vie dans la conscience d’elle-même et de l’autre.
C’est un métier qui a du sens.
Et apporter plus de conscience dans le monde en ce moment, cela me semble une chose importante.